CLAIRE
BORIS
Biographie
" Là où il n’y a rien, je crée l’espace "
parcours
1987-1991 : Entrée et études à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Elle y découvre le ciment dans l’atelier de Charpentier.
1988-1990 : Premières expositions notamment en l’église Saint-Louis en l’île à Paris.
1992 : Licence d’arts plastiques à l’Université de Paris VIII.
1998 : Prix des Artistes Orléanais au 91ème salon des AO
2004 : Cycle de sculptures avec « les monumentales » et commande publique pour le groupe scolaire François Rabelais de Saint-Ay pour « Lecture ».
2006 : Médaille d’Or de l’Académie Européenne des Arts.
2007 : Prix du Conseil Général du Loiret et Médaille de l’Ecole de la Loire.
2008 : Prix de Sculpture de la Société Nationale des Beaux-Arts.
Depuis 2008, les expositions en galeries et en salons se multiplient : Paris, Bruxelles, Luxembourg, Lyon, Mulhouse, Nice, Bordeaux, Orléans.
2011 : Naissance du « petit monde » de Claire Boris. Celle-ci est invitée d’honneur de plusieurs salons et exposent dans nombre de galeries et salons internationaux d’arts contemporains en France et à l’étranger.
2018 : Au Salon International d’Art Contemporain de Bruxelles, Claire Boris réalise le rêve secret de beaucoup d’artistes lorsque toutes les sculptures exposées trouvent acquéreurs.
2019 : Membre et médaillée de l’Académie des Arts, Sciences et Lettres.
2021 : Commande : Jeanne d'Arc, "La victoire de Patay"
Quelques expositions passées
La technique
L’art est création. Il est aussi technique. Et la technique de Claire Boris est redoutable.
Il faut d’abord des matériaux bruts, métal, ciment et sables et de l’eau. Quelques outils aussi, pinces, tenailles, marteaux.
La grille de métal, dans sa froide inexpression, est cassée par le marteau, découpée à la tenaille, tordue à la force des bras et devient squelette.
« J’ai l’attitude dans ma tête et je vais la créer en volume. Je vois la sculpture et je la transcris » dit Claire Boris. Magie de l’inspiration. Il y faut un mélange subtil de force, de sensibilité et de précision.
Le ciment est un matériau très difficile à travailler. Peut-être l’a-t-elle choisi pour cela.
Parce qu’il est réfractaire, elle a voulu le plier à sa volonté. Parce qu’il est brut, il faut du temps pour l’apprivoiser. Beaucoup de temps. Deux mois pour une sculpture. Parce qu’il est atone, il faut le mélanger.
Les sables de Loire vont alors apporter leurs mille nuances de couleur. Chaque mélange est unique. Il exige rigueur, concentration et patience.
Par petites touches successives, l’alchimie opère. La masse informe devient légèreté. Les formes naissantes dévoilent la subtile profondeur des sentiments cachés.
En silence, elles parlent au cœur, toujours en retenue et en pudeur.
Claire Boris donne vie à ses sculptures.
La part de mystère demeure.
OUVRAGE
C’est un univers que crée Claire Boris.
Là où il n’y a rien, elle crée l’espace. Là où le ciment est inerte, elle apporte le mouvement. Là où le temps est figé, elle pose un instant de vie.
Son petit monde aux silhouettes familières et longilignes, n’est d’aucune époque. Pas de la nôtre en tout cas qui n’en finit pas de se déchirer sous nos yeux mi-indifférents, mi-effrayés.
Un monde apaisé, débarrassé des scories de notre triste réalité et loin de cet art convulsif, voyeuriste et médiatique d’aujourd’hui. Il ne vibrionne pas. Il ne gesticule pas.
Il n’en est pourtant pas le contraire. Il lui est extérieur. Indifférent même. Il est un moment fugace qui perdure. Il est un arrêt sur image pourtant en mouvement. Il est, tout simplement.
Et cela fait du bien. Comme cela fait du bien !
L’art de Claire Boris est un art du vivant. Chaque sculpture prend vie. Chacune dans son espace, chacune dans son monde, chacune dans son quotidien.
Ses personnages n’ont ni visage, ni regard. Et pourtant, ils s’expriment et ils voient. Ils parlent en silence. Les portraits de Rembrandt avaient des pensées plein la tête. Les sculptures de Claire Boris aussi.
René Hesse-Geay